Les chiffres de Trevor Story ont baissé en 2017 après une saison rocambolesque. Mais son approche agressive et sa capacité à gérer les lancers brisants et hors-vitesse avec plus d'efficacité ont une fois de plus fait de lui l'un des frappeurs les plus redoutés du baseball.
Le soupir de soulagement collectif des fans des Colorado Rockies a dû créer une brise plus forte que les vents frais qui soufflent des montagnes Rocheuses. L'IRM du coude droit de Trevor Story, récemment blessé, n'a révélé qu'une inflammation et non une lésion structurelle, ce qui a dissipé la crainte de voir le All-Star des Rockies manquer une longue période en pleine course aux séries éliminatoires.
L'inquiétude était raisonnable. Peu d'équipes peuvent se permettre de perdre le premier arrêt-court de l'histoire des ligues majeures avec 40 doubles, 30 coups de circuit et 25 bases volées en une seule saison, un accomplissement qui marque une résurgence drastique après une campagne 2017 qui a vu les chiffres de Story s'effondrer. La façon dont Story a rebondi est une histoire qui se raconte mieux grâce à des mesures avancées qui peuvent mettre en évidence des domaines spécifiques d'amélioration à la plaque.
Maintenir la forme qu'il avait acquise lors de sa saison de débutant en 2016 n'a jamais été une tâche facile. Il suffit de regarder les quelques records que Story a établis ou égalés : Premier joueur de l'histoire de la MLB à frapper un coup de circuit dans chacun de ses quatre premiers matchs en carrière. Premier joueur de l'histoire à frapper sept coups de circuit lors de ses six premiers matchs en MLB. Il a égalé le record de George Scott, établi en 1966, en devenant le joueur le plus rapide de l'histoire de la MLB à frapper 10 coups de circuit (21 matchs).
Le rappel n'a pas été aussi bien accueilli. La moyenne de Story est passée de .272 en 2016 à .239 l'année suivante. Il a frappé 24 homers après avoir terminé avec 27 en tant que rookie malgré 131 at-bats de plus, et son OPS a chuté de .909 à .765. Story a également mené la LN avec 191 retraits au bâton en 17. Le sophomore slump était bien réel.
Comment a-t-il pu revenir aussi fort en 2018 ? Tout d'abord, son approche. La saison dernière, Story a obtenu 24 coups sûrs et trois coups de circuit sur le premier lancer qu'il a affronté. Jusqu'au 20 septembre de cette année, Story se classe au troisième rang des majeures avec 41 coups sûrs sur un compte de 0-0, tout en étant à égalité au deuxième rang avec neuf coups de circuit et quatre triples dans une telle situation. Il y a là une raison évidente d'attaquer le lanceur tôt, ce qui n'était pas nécessairement le cas au cours de sa deuxième saison. (Nous reviendrons plus en détail plus tard.)
Cela semble aider Story à produire de meilleurs contacts. Story a frappé .286 avec un OPS de .860 sur des lancers dans la zone de frappe en 2017. Ces chiffres sont passés à .350 avec un OPS de 1,045 en trois matchs de plus cette année. La moyenne de frappe de Story sur les balles en jeu (BABIP) est passée de 0,325 à 0,357, et son taux d'élan et de raté est passé de 22 % en 2017 à 14 %. Il a également frappé 28 fois de moins qu'en 2017, bien qu'il ait eu 66 at-bats de plus jusqu'au 20 septembre.
Mais soyons clairs : Il ne s'agit pas de l'amélioration de la discipline de plaque de Story. Selon les mesures de STATS, Story s'élance sur à peu près le même pourcentage de lancers brisants et hors-vitesse hors de la zone qu'en 2017. Il a chassé 195 des 538 lancers qu'il a vus hors de la zone la saison dernière (36,2 pour cent) et a chassé 211 des 586 lancers hors de la zone de frappe cette année (36 pour cent) jusqu'au 20 septembre. Il y a un peu plus de discipline à la plaque, mais pas tant que ça.
En fait, il a davantage chassé les balles rapides hors de la zone cette saison qu'il ne l'avait fait l'année dernière - 29,2 % contre 25,5 %.
La principale différence entre 2017 et 18 est sa capacité à frapper les balles cassantes et les balles hors-vitesse dans la zone de frappe.
Story frappe .367 lorsqu'il utilise 147 sliders dans la zone cette saison, comparé à .217 l'an dernier. Il frappe .500 après avoir utilisé 71 changeups, comparé à .250 contre 57 la saison dernière.
Nous pouvons analyser plus en détail l'efficacité de Story contre les balles cassantes et les balles à faible vitesse grâce aux cartes de chaleur avancées de STATS, qui donnent une valeur à chaque balle vue - et pas seulement aux balles en jeu, comme les cartes de chaleur dépassées qui sont courantes - en se basant sur ce que font les frappeurs de la moyenne de la ligue contre les balles correspondantes. Nous avons détaillé le processus qui sous-tend les cartes de chaleur avancées de STATS dans un article précédent présentant le concept, que vous pouvez consulter sur le blogue de STATS.
Un petit rappel de notre introduction aux cartes de chaleur avancées de STATS : Le rouge indique une valeur positive pour cet emplacement et ce type de lancer. Plus le rouge est foncé, plus le frappeur est performant dans cette zone. Le bleu indique le contraire ; plus le bleu est foncé, plus le joueur est mauvais dans cette zone. Par conséquent, si la carte thermique d'un joueur montre beaucoup de rouge sur les bords extérieurs, par exemple, cela ne signifie pas nécessairement qu'il martèle les lanceurs dans cette zone. Chaque lancer étant pris en compte, les frappeurs peuvent ajouter de la valeur en écartant les lancers hors de la zone que le frappeur moyen poursuit, ce qui se traduit par une couleur rouge.
Jetez un coup d'œil à l'énorme différence entre les cartes thermiques avancées de Story de 2017 à 18. Chaque carte est du point de vue du lanceur, et Story est un frappeur droitier.
La carte de Story en 2017 contre les lancers brisants et hors vitesse est glaciale, qu'il ait agi au bâton ou qu'il ait laissé tomber un lancer. La différence d'une année est stupéfiante. Alors qu'un lanceur pouvait presque garantir un résultat positif - une prise ou même une balle faiblement frappée - lorsqu'il lançait un lancer brisant ou hors-vitesse à Story la saison dernière, il est réglé cette année - en particulier lorsqu'un de ces lancers entre dans la zone. Le rouge foncé sur les lancers intérieurs indique également qu'il écarte davantage les mauvais lancers dans cette zone que la saison dernière, en particulier sur les balles cassantes.
Et vous vous souvenez de cette nouvelle agressivité dont nous avons parlé plus tôt ? Les cartes thermiques avancées ci-dessous détaillent son taux d'élan global sur les lancers brisants et hors-vitesse au cours de chacune des deux dernières saisons :
Le rouge foncé est beaucoup plus présent dans les cartes de Story en 2018 que dans celles de la saison dernière à l'intérieur de la zone de frappe. Il adopte également une approche plus agressive dans l'ensemble, avec plus d'orange et de rouge autour de la zone sur les lancers limites cette saison que le bleu qui dominait la majeure partie de la carte de l'année dernière. Story se tourne davantage vers les lancers brisants et hors vitesse lorsqu'il est coincé, plutôt que de s'arrêter comme il le faisait en 17.
Story a augmenté sa moyenne au bâton de près de 50 points, a marqué 20 points de plus et a frappé plus de coups de circuit que la saison dernière - des réalisations évidentes qui font de lui l'un des frappeurs les plus redoutés du baseball, à l'instar de sa saison recrue de 2016. Mais la façon dont Story a amélioré ses chiffres est la partie vraiment intéressante, surtout si l'on considère à quel point on peut être précis lorsqu'on isole les lancers affrontés.
Heureusement pour les fans des Rockies, sa contribution à la poussée de l'équipe vers les séries éliminatoires se poursuivra bientôt.
